Les formes spatiales du e-commerce : Avignon Université investi le sujet

- Par Cyrille Genre-Grandpierre et Alain Richaud, Université d'Avignon, département "Géographie Aménagement"

"S’il est aujourd’hui largement installé dans les pratiques des consommateurs, le e-commerce n’en reste pas moins largement méconnu, en particulier dans ses formes physiques : on ne sait rien ou presque du détail des flux logistiques qui y sont liés (nombre d’opérateurs, de livraisons par jour, volumes traités), de l’implantation des points relais où les clients viennent déposer leurs marchandises ou les récupérer, de l’organisation interne de ces points relais (fréquence de livraison, capacité de stockage, bénéfices liés à l’activité de points relais), etc. 

Le e-commerce possède, en théorie, le potentiel de pallier les disparités spatiales d’accessibilité au commerce qui peuvent être observées entre urbain, périurbain et rural. L’objectif de cette étude est de mieux connaitre les formes physiques de e-commerce au sein du SCoT BVA, dans lequel une charte du commerce associant de nombreux acteurs du commerce et qui vise notamment à un meilleur équilibre entre commerce de centres-villes et de périphérie est en développement.

L’amélioration de la connaissance du e-commerce est importante à la fois dans la perspective d’une possible optimisation du transport de marchandises (par exemple avec la création de plateformes de logistique urbaine), pour les politiques d’aménagement commercial, qui peuvent par exemple chercher à savoir si le e-commerce réduit ou pas les inégalités d’accès au commerce, ou pour estimer l’intensité de la concurrence qu’il représente avec le commerce traditionnel.

Cette étude, dont les résultats sont attendus en 2022, s’attachera particulièrement à étudier les logiques d’implantation des points relais et à mesurer les inégalités d’accès à cette forme de commerce (en voiture, en vélo, à pied) qui se concentrent essentiellement en zone dense. Il s’agira par ailleurs d’estimer les flux de marchandises liés au e-commerce et de faire des simulations à l’aide de SIG montrant l’opportunité d’optimiser ces flux qui sont actuellement le fait de nombreux opérateurs, de nombreux camions, sans concertation ni optimisation globale à l’échelle du territoire du SCoT BVA."